J’ai vendu ma bagnole à un Polonais

J'ai vendu ma bagnole à un Polonais

Pierre Gagnon

J'ai vendu ma bagnole a un polonais

Coup de coeur

– Résumé éditeur –

« Aujourd’hui encore, je n’arrive toujours pas à m’expliquer comment il a fait son compte, mais voilà : après avoir émis une longue onomatopée, il s’est essuyé les mains sur sa chemise avant de retourner derrière le volant. J’ai alors entendu un léger clic et elle a démarré… Je ne suis jamais parvenu à couper le contact. » Pas facile de vendre sa vieille bagnole. On a beau expliquer que c’est une Allemande, avec 300 000 kilomètres au compteur, autant espérer un miracle. Ou un Polonais… C’est vrai qu’il a une dégaine bizarre, mais ce Polonais-là est providentiel ! Avec Pierre Gagnon, on finit toujours par choisir le meilleur côté de ce que la vie nous réserve. Ses héros ont leurs fêlures, leur grain de folie, mais ils réussissent ce petit miracle : nous consoler de nos propres fragilités humaines.

Prix : 12€ (éditions Autrement)  –  Nombre de pages : 153

– Mon avis –

J’ai vendu ma bagnole à un Polonais, c’est un voyage au cœur de l’enfance comme de la vieillesse, un voyage au cœur de la tendresse comme des maux de l’humanité. À travers treize nouvelles emplies aussi bien d’humour que de drames, Pierre Gagnon nous livre l’histoire de personnages atypiques, attachants et sans prétention.

À la base, ce livre m’intéressait uniquement pour son titre loufoque et étant donné que je suis d’origine polonaise j’avais réellement envie de découvrir de quoi il pouvait traiter. Je m’attendais donc à un roman décalé mais j’ai été surprise de voir qu’en réalité il s’agissait d’un recueil de nouvelles. Je ne suis pas adepte des nouvelles car lorsque j’en lis, je ne m’attache pas aux personnages par manque de temps – tout est rapide et m’empêche de m’identifier ou d’éprouver de l’empathie pour les protagonistes. Or là, dans ce recueil tout est différent : on se sent directement lié au narrateur et aux personnages, on est quelque part proche d’eux à notre manière.

J’ai aimé la plume drôle et insolente de Pierre Gagnon. On ne peut s’empêcher de sourire lorsqu’on lit ce livre, même les moments dramatiques sont traités avec une légèreté qu’on ne peut qu’admirer.

Chaque nouvelle est  unique, spontanée et touchante. J’ai adoré l’histoire « La minoune » qui m’a vraiment peinée par sa finalité tout comme j’ai beaucoup ri sur l’histoire « Ce sont des choses qui arrivent » avec ce personnage tellement saugrenu et ses répliques excellemment drôles !

Dans J’ai vendu ma bagnole à un Polonais, le quotidien est sublimé et pourtant n’en reste pas moins banal. Chacune des nouvelles de ce recueil a ce petit quelque chose qui fait que la vie paraît plus belle et que chaque instant mérite d’être plus amplement savouré.

– Citations –

Il m’a remis une enveloppe tachée de graisse. J’ai fait le Joe confiant et j’ai même pas compté le fric. De toute manière, au nombre qu’ils étaient, si le compte n’y était pas, c’est moi qui passais pour malhonnête.

*

Un peu d’affection eût été le bon antidote, mais personne ne semblait disposé à lui en fournir une dose. En élèves modèles que nous tentions d’être, nous nous comportions comme de parfaits dyslexiques : là où il avait écrit « sauvez-moi », nous nous bornions à lire « allez vous faire foutre ».

*

Après, il a plus jamais été le même. Plus de couilles, disaient ses ennemis. Plus de cœur, concédaient ses amis. Plus rien, moi je dirais.

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Ça me fait tout drôle de crever. Ce doit être l’effet du Démérol. Trois fois que l’ambulancier me demande mon nom. Bientôt j’essaie Beethoven.

Pierre Gagnon insta

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