La Métamorphose

La Métamorphose--Kafka

Franz Kafka

La métamorphose

Heart

– Résumé éditeur –

Lorsque Gregor Samsa s’éveille, un matin, après des rêves agités, il est bel et bien métamorphosé. Doté d’une épaisse carapace d’où s’échappent de pitoyables petites pattes ! Lugubre cocasserie ? Hélas, ultime défense contre ceux, qui, certes, ne sont pas des monstres mais de vulgaires parasites… Les siens. Père, mère, sœur, dont l’ambition est de l’éliminer après avoir contribué à l’étouffer…

Prix : 2,50€ (édition Gallimard, collection Folio classique)  –  Nombre de pages : 144

– Mon avis –

La Métamorphose est un roman poignant qui traite de la psychologie humaine. Un matin, Gregor Samsa se réveille dans la peau d’un énorme cafard répugnant. Mais son seul souci lorsqu’il réalise qu’il a pris l’apparence d’une blatte est de se demander comment il va se rendre à son travail. Il n’est pas choqué par sa métamorphose soudaine et reste obnubilé par la réaction que pourrait avoir son patron s’il n’allait pas travailler.

J’ai l’impression d’avoir été présente lors des scènes décrites dans ce roman tellement elles étaient racontées avec perfection et concision. Franz Kafka a une plume qui nous plonge dès le départ dans son récit mêlant horreur et absurdité.

Je suis vraiment mitigée quant à ce roman. Je ne peux pas dire que je ne l’ai pas aimé parce-qu’il était vraiment très original – je n’en avais jamais lu de tel auparavant et c’est vraiment cette excentricité des thèmes qui m’a plu. J’ai aimé les métaphores dont faisait part Franz Kafka : la représentation de l’homme renfermé sur lui-même et obsédé par le travail symbolisé par le cafard – en effet, petit à petit Gregor se comporte vraiment comme un animal, ce n’est plus une simple apparence – et donc également l’idée de rejet de sa propre famille à cause de son ignoble corps et de sa passivité face aux événements. Alors nous vient la réflexion  « Qui est le plus animal entre Gregor et sa famille? »

Mais pour ma part, l’histoire fut trop répétitive. Les descriptions répugnantes telles que « Il lui coulait des lèvres un liquide brunâtre qui se répandait sur la serrure, puis s’égouttait sur le tapis » nous permettent certes de s’immiscer dans la peau de Gregor et d’accentuer le mal-être et l’horreur qui se dégagent du récit – mais il y en a beaucoup trop ! De plus, la fin n’a rien d’exceptionnel, on la devine dès même le début du récit : un homme transformé, rejeté et qui finit par mourir. C’est un coup bien trop classique, on sent ce qui va se passer et j’aurais préféré être surprise sur la conclusion.

Malgré tout, La Métamorphose n’en reste pas moins un bon roman avec une très belle écriture triste et extrêmement glauque. Mais je n’ai malheureusement pas su saisir et apprécier le message qui est ressorti de ce roman.

– Citations –

Était-il une bête, pour être à ce point ému par la musique ? Il avait le sentiment d’apercevoir le chemin conduisant à la nourriture inconnue dont il avait le désir. Il était résolu à s’avancer jusqu’à sa sœur, à tirer sur sa jupe et à lui suggérer par là de bien vouloir venir dans sa chambre avec son violon, car personne ici ne méritait qu’elle jouât comme lui entendait le mériter. Il ne la laisserait plus sortir de sa chambre, du moins tant qu’il vivrait ; son apparence effrayante le servirait, pour la première fois ; il serait en même temps à toutes les portes de sa chambre, crachant comme un chat à la figure des agresseurs ; mais il ne faudrait pas que sa sœur restât par contrainte, elle demeurerait de son plein gré auprès de lui.

*

Comment saisir la clef ? S’il n’avait pas de vraies dents, il possédait en revanche des mâchoires très robustes et il arriva effectivement à remuer la clef en négligeant le mal qu’il pouvait se faire ; il lui coulait des lèvres un liquide brunâtre qui se répandait sur la serrure, puis s’égouttait sur le tapis.

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Rejeter la couverture, rien de plus simple ; il n’avait qu’à se gonfler un peu, elle tomba toute seule. Mais la suite des opérations était plus délicate, surtout parce qu’il était excessivement large. Il aurait eu besoin de bras et de mains pour se redresser ; or, au lieu de cela, il n’avait que ces nombreuses petites pattes sans cesse animées des mouvements les plus divers et de surcroît impossibles à maîtriser. Voulait-il en plier une, elle n’avait rien de plus pressé que de s’étendre ; et s’il parvenait enfin à exécuter avec cette patte ce qu’il voulait, les autres pendant ce temps avaient quartier libre et travaillaient toutes dans une extrême et douloureuse excitation. « Surtout, ne pas rester inutilement au lit », se dit Gregor.

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